Lucie s’éloigna pour rappeler sa sœur. Elle n’osait pas avouer à Antoine que sa réaction était surtout due au fait qu’elle espérait découvrir qui était son mystérieux interlocuteur. Quel intérêt peut-on bien trouver à appeler quelqu’un sans dire un mot ? Entendre le son de sa voix ? Elle n’avait aucun prétendant susceptible de commettre une telle absurdité. A part Antoine bien sûr ! Elle sourit en se faisant cette remarque et composa le numéro de sa petite sœur.
- Marie ? C’est Lucie…
- Tu pourrais décrocher quand je t’appelle !
- Excuse-moi… Comment vas-tu ?
- Plutôt bien, écoute, je n’ai pas beaucoup de temps, mais j’ai quelque chose de très important à t’annoncer.
- Tu es enceinte ?
- Tu as fini d’être sarcastique ?
- Désolée, je me suis levée du pied gauche…
Antoine observait Lucie. Il ne la quittait pas des yeux. Il analysait ses moindres faits et gestes. Il la dévorait du regard. Il savait qu’il fallait qu’il en profite. Dans quelques heures, elle l’embrasserait sur les deux joues, elle lui tirerait la langue et entrerait dans son train avec son sac de voyage rouge. Et l’intégralité de ses affaires. Antoine avait compris qu’elle partait, car il avait vu tout ce qu’elle avait emmené. Il la connaissait par cœur, et elle n’avait pas emmené tous ses livres seulement pour un week-end. Et puis il y avait ce carnet, son carnet de notes qu’elle ne transportait que pour les grandes occasions. Soudain, Antoine remarqua l’agitation de Lucie. Il s’approcha un peu, pour saisir la conversation : « Il t’a demandé quand ? … Vous avez bien réfléchi ? … Je ne peux rien te garantir… Allo ? Je ne t’entends plus… Marie ? »
Lucie raccrocha, et s’assit sur le premier objet à sa portée. Elle regarda Antoine, qui l’interrogeait du regard.
- Ma sœur se mari…
- Félicitations !
- Tu me prends pour une bille ? Elle est plus jeune que moi !
- Et alors ? Elle fait peut être les choses dans l’ordre elle…
Immédiatement, Antoine regretta ses paroles. La colère de Lucie ne se fit pas attendre. Elle était tellement impulsive. Et tellement belle lorsqu’elle était fâchée… Antoine ne cessa de l’admirer, malgré les remontrances, malgré le déluge de reproches… Qu’importe après tout, elle allait partir, ce serait la fin d’une histoire, la fin d’une petite parenthèse dans sa petite vie bien trop inutile pour avoir un réel sens. Alors oui, qu’elle s’énerve après lui, qu’elle le gronde, qu’elle le réprimande, après tout, cela n’avait aucune importance… Pourvu qu’elle soit là, qu’il puisse la regarder, l’entendre et l’aimer, en silence.
Finalement, Lucie était partie. A l’heure prévue. Dans le train prévu. Elle l’avait longuement embrassé sur le quai de la gare. Elle lui avait tiré la langue. Mais elle n’avait dit mots. Elle ne lui avait pas précisé qu’elle ne reviendrait pas de ce long voyage. Elle n’avait eu le courage de lui dire que cet au revoir ne signifiait qu’un adieu. En rentrant, il trouverait la lettre. En rentrant, il comprendrait, peut-être…
Sur le chemin du retour, Antoine serrait les mains sur son volant si fort qu’il commençait à avoir mal. Qu’importe la douleur physique, puisqu’à présent plus rien n’avait de sens. Elle n’avait pas eu le courage de lui dire « à tout jamais ». Pourquoi l’avait-elle revu ? Elle n’avait répondu à aucune de ses questions, pourtant elle l’avait promis… Des larmes plein les yeux, des pensées plein la tête, lorsqu’il passa la ligne blanche continue, il ne s’en rendit même pas compte… Et lorsque la voiture d’en face le heurta de plein fouet, il ressentit d’abord la douleur, puis son esprit s’apaisa, pour quelques heures, il sombra…
- Marie ? C’est Lucie…
- Tu pourrais décrocher quand je t’appelle !
- Excuse-moi… Comment vas-tu ?
- Plutôt bien, écoute, je n’ai pas beaucoup de temps, mais j’ai quelque chose de très important à t’annoncer.
- Tu es enceinte ?
- Tu as fini d’être sarcastique ?
- Désolée, je me suis levée du pied gauche…
Antoine observait Lucie. Il ne la quittait pas des yeux. Il analysait ses moindres faits et gestes. Il la dévorait du regard. Il savait qu’il fallait qu’il en profite. Dans quelques heures, elle l’embrasserait sur les deux joues, elle lui tirerait la langue et entrerait dans son train avec son sac de voyage rouge. Et l’intégralité de ses affaires. Antoine avait compris qu’elle partait, car il avait vu tout ce qu’elle avait emmené. Il la connaissait par cœur, et elle n’avait pas emmené tous ses livres seulement pour un week-end. Et puis il y avait ce carnet, son carnet de notes qu’elle ne transportait que pour les grandes occasions. Soudain, Antoine remarqua l’agitation de Lucie. Il s’approcha un peu, pour saisir la conversation : « Il t’a demandé quand ? … Vous avez bien réfléchi ? … Je ne peux rien te garantir… Allo ? Je ne t’entends plus… Marie ? »
Lucie raccrocha, et s’assit sur le premier objet à sa portée. Elle regarda Antoine, qui l’interrogeait du regard.
- Ma sœur se mari…
- Félicitations !
- Tu me prends pour une bille ? Elle est plus jeune que moi !
- Et alors ? Elle fait peut être les choses dans l’ordre elle…
Immédiatement, Antoine regretta ses paroles. La colère de Lucie ne se fit pas attendre. Elle était tellement impulsive. Et tellement belle lorsqu’elle était fâchée… Antoine ne cessa de l’admirer, malgré les remontrances, malgré le déluge de reproches… Qu’importe après tout, elle allait partir, ce serait la fin d’une histoire, la fin d’une petite parenthèse dans sa petite vie bien trop inutile pour avoir un réel sens. Alors oui, qu’elle s’énerve après lui, qu’elle le gronde, qu’elle le réprimande, après tout, cela n’avait aucune importance… Pourvu qu’elle soit là, qu’il puisse la regarder, l’entendre et l’aimer, en silence.
Finalement, Lucie était partie. A l’heure prévue. Dans le train prévu. Elle l’avait longuement embrassé sur le quai de la gare. Elle lui avait tiré la langue. Mais elle n’avait dit mots. Elle ne lui avait pas précisé qu’elle ne reviendrait pas de ce long voyage. Elle n’avait eu le courage de lui dire que cet au revoir ne signifiait qu’un adieu. En rentrant, il trouverait la lettre. En rentrant, il comprendrait, peut-être…
Sur le chemin du retour, Antoine serrait les mains sur son volant si fort qu’il commençait à avoir mal. Qu’importe la douleur physique, puisqu’à présent plus rien n’avait de sens. Elle n’avait pas eu le courage de lui dire « à tout jamais ». Pourquoi l’avait-elle revu ? Elle n’avait répondu à aucune de ses questions, pourtant elle l’avait promis… Des larmes plein les yeux, des pensées plein la tête, lorsqu’il passa la ligne blanche continue, il ne s’en rendit même pas compte… Et lorsque la voiture d’en face le heurta de plein fouet, il ressentit d’abord la douleur, puis son esprit s’apaisa, pour quelques heures, il sombra…
[Fin du chapitre...]
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