On frappa à la porte. Mathéo s’éveilla en sursaut. Il entendit hurler :
- Qu’est-ce que tu fous, il est neuf heures !
Hein ? Quoi ? Neuf heures ? Ah non, c’est vrai, ce sont les vacances. C’est sans doute Olivier pour aller grimper. Mathéo ne prit pas la peine d’enfiler un t-shirt, se leva précipitamment et alla ouvrir à son ami.
- Pas trop tôt ! Quelle mauvaise mine ! T’as bu ou quoi ?
- Olivier, il faudra que tu m’expliques un jour comment tu fais pour être branché sur cent milles volts dès le matin… Non je n’ai pas bu, et oui j’ai mauvaise mine car j’ai passé une drôle de nuit. Entre, tu vas prendre un café en m’attendant, comme tu peux l’imaginer je suis loin d’être prêt.
Non sans faire une ultime remarque quelque peu désobligeante, Olivier suivit son ami à l’intérieur de l’appartement. Ca sentait le renfermé. Depuis combien de temps Mathéo n’avait-il pas aéré ? Il fit rapidement le tour de la pièce, et d’un regard il repéra les chaussettes sales, le bol de pâtes à moitié vide, les copies étalées par terre et les mouchoirs utilisés.
- Ca te dérange si j’ouvre un peu ?
- Fais comme chez toi ! hurla Mathéo. Et ne me parle plus, j’entends rien sous la douche !
- Et mon café ?
Comme aucune réponse ne vint à ses oreilles, Olivier ouvrit les rideaux et la fenêtre en grand. Quelle idée de vivre cloîtré comme ça ! Surtout quand on aime le grand air comme Mathéo. Olivier avait parfois bien du mal à comprendre son ami. Un peu maniaque, il entreprit de jeter les déchets qui envahissaient le sol et la table basse. Son regard fut alors attiré par une serviette chiffonnée. Il pouvait distinguer nettement les dix chiffres, ces fameux chiffres qui permettent de se joindre un peu partout et n’importe quand. Il sourit et reposa la serviette au même endroit sur la table.
- Tu as fait du café ?
Olivier sursauta en entendant la voix toute proche de Mathéo. Il se retourna pour voir celui-ci en train de s’essuyer les cheveux à l’aide d’une grande serviette bleue.
- Bah quoi ? Tu as fait une bêtise ? Il est trop fort ? insista Mathéo.
- Non, je n’ai pas eu le temps d’en faire, je rangeais ton petit bordel, pardonne moi l’expression. Et si ça ne te dérange pas, j’aimerais bien que tu mettes un slip.
Mathéo haussa les épaules et pris la direction de sa chambre. Pendant ce temps, Olivier s’attela à faire du café dans la cafetière italienne de son ami. Elle était si vieille qu’il se prit à penser aux innombrables anecdotes qu’elle raconterait si elle pouvait parler.
- Tu as fait des rencontres récemment ? ne put s’empêcher de demander Olivier.
- Rien d’extraordinaire pourquoi ? interrogea Mathéo qui avait enfilé un jean.
Son torse nu laissait entrevoir un tatouage juste au dessus de sa hanche.
- Rien, il y a un numéro qui traîne sur ta table. Parmi tant d’autres choses tu me diras !
- Ah oui, c’est une fille que j’ai vu dans le train. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai demandé son téléphone.
La réponse plutôt sèche de Mathéo déconcerta Olivier qui préféra ne rien ajouter. Il prit deux tasses propres dans les placards de la cuisine de son ami et amena le café dans le salon.
- Bon, qu’est ce qu’on se fait aujourd’hui ? demanda Mathéo.
- On pourrait aller au rocher du Lion, il n’a pas trop plu ces derniers temps, ça devrait être sec. On pourrait tenter la Solitude, en 7a si ça te branche. Il y a deux relais.
- Je pense que niveau solitude je donne assez bien, mais tu me diras, un peu plus ou un peu moins…
- Hé ! C’est toi qui le veut bien Mathéo, n’essaye pas de m’apitoyer, c’est toi qui décide de ta vie, pas les autres !
- Ne te fâche pas, je faisais un peu d’humour noir, c’est tout. Bon, je suis prêt, on y va ?
A ces mots, Mathéo se leva, empoigna le sac qui traînait dans l’entrée, pris les clés de sa voiture. Olivier le suivit en silence, alluma la radio, trop fort pour permettre toute discussion. Et ce n’était sans doute pas un hasard.
- Qu’est-ce que tu fous, il est neuf heures !
Hein ? Quoi ? Neuf heures ? Ah non, c’est vrai, ce sont les vacances. C’est sans doute Olivier pour aller grimper. Mathéo ne prit pas la peine d’enfiler un t-shirt, se leva précipitamment et alla ouvrir à son ami.
- Pas trop tôt ! Quelle mauvaise mine ! T’as bu ou quoi ?
- Olivier, il faudra que tu m’expliques un jour comment tu fais pour être branché sur cent milles volts dès le matin… Non je n’ai pas bu, et oui j’ai mauvaise mine car j’ai passé une drôle de nuit. Entre, tu vas prendre un café en m’attendant, comme tu peux l’imaginer je suis loin d’être prêt.
Non sans faire une ultime remarque quelque peu désobligeante, Olivier suivit son ami à l’intérieur de l’appartement. Ca sentait le renfermé. Depuis combien de temps Mathéo n’avait-il pas aéré ? Il fit rapidement le tour de la pièce, et d’un regard il repéra les chaussettes sales, le bol de pâtes à moitié vide, les copies étalées par terre et les mouchoirs utilisés.
- Ca te dérange si j’ouvre un peu ?
- Fais comme chez toi ! hurla Mathéo. Et ne me parle plus, j’entends rien sous la douche !
- Et mon café ?
Comme aucune réponse ne vint à ses oreilles, Olivier ouvrit les rideaux et la fenêtre en grand. Quelle idée de vivre cloîtré comme ça ! Surtout quand on aime le grand air comme Mathéo. Olivier avait parfois bien du mal à comprendre son ami. Un peu maniaque, il entreprit de jeter les déchets qui envahissaient le sol et la table basse. Son regard fut alors attiré par une serviette chiffonnée. Il pouvait distinguer nettement les dix chiffres, ces fameux chiffres qui permettent de se joindre un peu partout et n’importe quand. Il sourit et reposa la serviette au même endroit sur la table.
- Tu as fait du café ?
Olivier sursauta en entendant la voix toute proche de Mathéo. Il se retourna pour voir celui-ci en train de s’essuyer les cheveux à l’aide d’une grande serviette bleue.
- Bah quoi ? Tu as fait une bêtise ? Il est trop fort ? insista Mathéo.
- Non, je n’ai pas eu le temps d’en faire, je rangeais ton petit bordel, pardonne moi l’expression. Et si ça ne te dérange pas, j’aimerais bien que tu mettes un slip.
Mathéo haussa les épaules et pris la direction de sa chambre. Pendant ce temps, Olivier s’attela à faire du café dans la cafetière italienne de son ami. Elle était si vieille qu’il se prit à penser aux innombrables anecdotes qu’elle raconterait si elle pouvait parler.
- Tu as fait des rencontres récemment ? ne put s’empêcher de demander Olivier.
- Rien d’extraordinaire pourquoi ? interrogea Mathéo qui avait enfilé un jean.
Son torse nu laissait entrevoir un tatouage juste au dessus de sa hanche.
- Rien, il y a un numéro qui traîne sur ta table. Parmi tant d’autres choses tu me diras !
- Ah oui, c’est une fille que j’ai vu dans le train. Je ne sais même pas pourquoi je lui ai demandé son téléphone.
La réponse plutôt sèche de Mathéo déconcerta Olivier qui préféra ne rien ajouter. Il prit deux tasses propres dans les placards de la cuisine de son ami et amena le café dans le salon.
- Bon, qu’est ce qu’on se fait aujourd’hui ? demanda Mathéo.
- On pourrait aller au rocher du Lion, il n’a pas trop plu ces derniers temps, ça devrait être sec. On pourrait tenter la Solitude, en 7a si ça te branche. Il y a deux relais.
- Je pense que niveau solitude je donne assez bien, mais tu me diras, un peu plus ou un peu moins…
- Hé ! C’est toi qui le veut bien Mathéo, n’essaye pas de m’apitoyer, c’est toi qui décide de ta vie, pas les autres !
- Ne te fâche pas, je faisais un peu d’humour noir, c’est tout. Bon, je suis prêt, on y va ?
A ces mots, Mathéo se leva, empoigna le sac qui traînait dans l’entrée, pris les clés de sa voiture. Olivier le suivit en silence, alluma la radio, trop fort pour permettre toute discussion. Et ce n’était sans doute pas un hasard.
[A suivre...]
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