Encore un texte écrit il y a quelques temps, retravaillé avec beaucoup d'application depuis...
C'est un moment particulier. L'ambiance n'est plus vraiment à la fête. Les chaises ne sont pas tout à fait bien alignées le long de la table de la salle à manger. Une légère musique résonne encore, là, au fond de la pièce, quelqu'un a oublié d'éteindre la chaîne.
Le temps semble s'être figé. Rien ne bouge. La trotteuse avance au ralenti. Les peluches posées sur l'étagère n'ont plus de vie, plus d'âme. D'ailleurs, il y en a une qui est tombée. Dehors, pas un cri, pas une voiture. Les enfants sont rentrés depuis longtemps. Personne ne s'attarde dehors. Le froid engourdit peu à peu les murs de l'appartement.
Dans la cuisine, quelques miettes de pain sur la table. Des sandwichs faits rapidement, pas le courage de cuisiner. La vaisselle jetée dans l'évier, un morceau d’aluminium qui traîne. Même le chat tourne en rond, comme si lui-même ne savait plus trop où aller.
Dans le salon, quelqu'un tourne des pages. On entend le bruit sec et craquant du papier entre les doigts. C'est le moment de regarder des albums photos, de se perdre dans des souvenirs, dans les "tu te rappelles ?" et les "mais si, souviens toi !". Comme si la nostalgie d'un passé plus ou moins lointain pouvait nous guérir de l'instant présent.
L'album est vite refermé. Il faut regarder l'heure. S'agacer du tic-tac de l'horloge de la cuisine. Il faut faire la liste de tout ce qu'on n'a pas pu faire. Pas voulu faire. Pas eu le temps. Il faut faire la liste de tout ce qu'il reste à faire. Comme un sursaut d'angoisse dans ces instants ouatés.
Très vite, le retour de l'attente. Une nouvelle accalmie. Cette attente qui guide nos vies. Cette attente qui nous fait peur, nous terrifie, l'attente qui nous permet d'espérer aussi. L'attente qui nous ronge de l'intérieur, et dont on ne pourrait se passer... Attendre le lendemain, sans savoir de quoi il sera fait.
Le CD est terminé. Le chat a fait tomber une pince à linge, et joue avec, comme pour se donner une contenance. On s'assoit, on se relève. On fait quelques pas. On retourne s'assoir. On allume la télé. On zappe un peu. On souffle. Il faut paraître normal, dans cette atmosphère si étrange. Tout est rangé, nettoyé, vérifié, ordonné, revérifié, classé, astiqué, posé. Prêt. On est prêt, pourtant on a peur de l'affronter.
Dehors, des âmes errantes promènent des chiens, les deux mains dans les poches, le regard au sol. Les quelques piétons de passages ont le regard vide, et le pas morne. Le monde entier semble perdu dans ses pensées. Quelque chose ne tourne pas rond.
Finalement il faudra se décider, se glisser sous la couette. Le lit semble plus froid, le matelas moins accueillant. Le rideau est de travers, et le chat se love à nos pieds. Il faut régler le réveil, soupirer peut être. Lorsque enfin la lumière s'éteint, nos yeux sont grands ouverts. Le sommeil ne viendra pas tout de suite. Il faudra d'abord affronter toutes ces pensées, ces inspirations que l'on a seulement dans ces temps là. Il faudra affronter ce spleen qui nous envahit lorsque vient le moment , cette mélancolie qui nous submerge lorsqu'arrive l'instant fatidique.
Ce blues qui nous rend fous, lorsque vient le dimanche soir...
Le temps semble s'être figé. Rien ne bouge. La trotteuse avance au ralenti. Les peluches posées sur l'étagère n'ont plus de vie, plus d'âme. D'ailleurs, il y en a une qui est tombée. Dehors, pas un cri, pas une voiture. Les enfants sont rentrés depuis longtemps. Personne ne s'attarde dehors. Le froid engourdit peu à peu les murs de l'appartement.
Dans la cuisine, quelques miettes de pain sur la table. Des sandwichs faits rapidement, pas le courage de cuisiner. La vaisselle jetée dans l'évier, un morceau d’aluminium qui traîne. Même le chat tourne en rond, comme si lui-même ne savait plus trop où aller.
Dans le salon, quelqu'un tourne des pages. On entend le bruit sec et craquant du papier entre les doigts. C'est le moment de regarder des albums photos, de se perdre dans des souvenirs, dans les "tu te rappelles ?" et les "mais si, souviens toi !". Comme si la nostalgie d'un passé plus ou moins lointain pouvait nous guérir de l'instant présent.
L'album est vite refermé. Il faut regarder l'heure. S'agacer du tic-tac de l'horloge de la cuisine. Il faut faire la liste de tout ce qu'on n'a pas pu faire. Pas voulu faire. Pas eu le temps. Il faut faire la liste de tout ce qu'il reste à faire. Comme un sursaut d'angoisse dans ces instants ouatés.
Très vite, le retour de l'attente. Une nouvelle accalmie. Cette attente qui guide nos vies. Cette attente qui nous fait peur, nous terrifie, l'attente qui nous permet d'espérer aussi. L'attente qui nous ronge de l'intérieur, et dont on ne pourrait se passer... Attendre le lendemain, sans savoir de quoi il sera fait.
Le CD est terminé. Le chat a fait tomber une pince à linge, et joue avec, comme pour se donner une contenance. On s'assoit, on se relève. On fait quelques pas. On retourne s'assoir. On allume la télé. On zappe un peu. On souffle. Il faut paraître normal, dans cette atmosphère si étrange. Tout est rangé, nettoyé, vérifié, ordonné, revérifié, classé, astiqué, posé. Prêt. On est prêt, pourtant on a peur de l'affronter.
Dehors, des âmes errantes promènent des chiens, les deux mains dans les poches, le regard au sol. Les quelques piétons de passages ont le regard vide, et le pas morne. Le monde entier semble perdu dans ses pensées. Quelque chose ne tourne pas rond.
Finalement il faudra se décider, se glisser sous la couette. Le lit semble plus froid, le matelas moins accueillant. Le rideau est de travers, et le chat se love à nos pieds. Il faut régler le réveil, soupirer peut être. Lorsque enfin la lumière s'éteint, nos yeux sont grands ouverts. Le sommeil ne viendra pas tout de suite. Il faudra d'abord affronter toutes ces pensées, ces inspirations que l'on a seulement dans ces temps là. Il faudra affronter ce spleen qui nous envahit lorsque vient le moment , cette mélancolie qui nous submerge lorsqu'arrive l'instant fatidique.
Ce blues qui nous rend fous, lorsque vient le dimanche soir...
Je ne vis pas le blues du dimanche soir de la même façon que toi, mais c'est un joli texte qui nous amène très vite dans cette parenthèse de vie que tu décris.
RépondreSupprimerEt j'aime bien le fait qu'on ne sache pas avant la fin de quoi tu parles.
mais euh, je vois qu on vie la même chose, sauf que moi c est avec mes 2.minous :)
RépondreSupprimerMais très beau texte au passage :)
RépondreSupprimer