Voici le nouveau défi d'écriture, proposé par Clémence. Je me suis lancée un défi perso dans le défi : écrire un conte.
Le thème du défi : Noël
Contexte imposé
: Votre action doit se dérouler les 24 et 25 décembre. Je laisse votre
imagination nous amener vers des nouvelles de tout genre (policier,
thriller, horreur, SF, fantasy, roman d'amour, politique, philosophie de
la vie, comptine pour enfant...).
Mots imposés : neige / sapin / rouge
Forme du texte : libre
Date où vous devez avoir publié : le 25 décembre (of course)
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Il y a bien longtemps, dans un monde que nous ne connaissons pas, dans un lieu dont nous ignorons tout, vivait une vieille dame, solitaire et voûtée, que tout le monde appelait Baboulga. Elle habitait une chaumière délabrée, en bordure de forêt. De la fenêtre de la maisonnette, on peut voir danser les écureuils et leurs pas sur la neige.
En cette veille de Noël, les odeurs d'épices venues des quatre coins du monde viennent nous chatouiller le nez. Tout semble usé, vieilli, usé, rongé par le temps et pour cause : la propriétaire de ces lieux n'a pas moins de 92 ans. Baboulga avait été de ces femmes qui font tourner la tête des hommes. Elle avait été belle et gracieuse, agile et futile. Elle avait aimé plonger ses yeux bleus azurs dans le regard de ses prétendants, et avait toujours eu l'impression de pouvoir les ensorceler. Car c'était bien là son ambition, son rêve le plus intime, le plus fou peut-être, le moins réalisable...
A l'âge de dix ans, Baboulga avait déclaré "plus tard, je serai sorcière !". Elle rêvait de magie, d'étincelles, de baguettes et de balais volants. D'évasion, en somme... La sorcière que Baboulga rêvait d'être n'était pas de ces affreux personnages que l'on retrouve dans les contes de fées les plus sordides. Ce que Baboulga voulait, c'était vivre de magie.
Mais hélas, la fillette n'avait pas été épargnée par la vie, et coincée sur son lit d'hôpital, la maladie qui la terrassait l'empêchait de s'évader où bon lui semble. Elle avait décidé de se battre, du haut de ces dix ans, se battre pour elle, mais aussi pour les autres. Se battre pour eux aussi, ces enfants zombies que l'on croise dans les couloirs de l'hôpital et qui semblent avoir déjà vécu 92 ans. L'âge de Baboulga aujourd'hui...
Elle gagna son pari. A vingt ans, un 25 décembre, le médecin prononça le seul mot magique de toute sa carrière : "rémission". Baboulga était guérie, il n'y aurait plus de blouse blanche, de piqûre, d'attente interminable, d'avis contradictoires. Il y avait juste la vie, qui avait décidé de lui laisser une chance. Alors Baboulga devint sorcière. Elle devint la sorcière-gentille comme les gamins l'appelaient lorsqu'elle partait en mission en Afrique, elle était la sorcière-bien-aimée dans les bras de ces hommes qu'elle caressait, elle était la sorcière-maman pour le petit Luca qu'elle avait tant bercé.
Et la vie avait continué. Agaçante, angoissante, frileuse, peureuse, souvent heureuse. Quatre-vingt douze ans de vie et le combat d'une femme, amoureuse du fado, amoureuse de sa mélancolie.
De la fenêtre de la petite chaumière, on peut voir danser les écureuils, et leurs pas sur la neige. Aujourd'hui, veille de Noël, Baboulga ferme les volets. Il n'y a plus rien à attendre, il n'y a plus personne. A côté du petit sapin branlant, coupé fraîchement dans la forêt, Baboulga prend dans ses mains ridées la photo de son fils. Le verre est brisé, le cadre est tombé le jour de la mort de Luca. Il n'y a plus rien à attendre, il n'y a plus personne. Le vieux tourne-disque chante "douce nuit". Baboulga s'allonge, sur son lit. Elle fermera les yeux, et s'enfuira enfin, vers cet autre monde, pour rejoindre tous ceux qu'elle aimait. Baboulga s'endort, le sourire aux lèvres. Non, elle n'est pas devenue une vraie sorcière. Mais une chose était sûre, en apprenant à faire danser les étoiles dans les nuit les plus sombres, elle avait découvert comment ne jamais devenir... une grande personne !
Coucou et déjà bravo de m'avoir "coiffé au poteau" sur le défi de Noël. J'ai bien aimé l'idée du conte, au départ.
RépondreSupprimerD'ailleurs cela commence vraiment comme un conte, entraînant et un peu magique, onirique, enfantin. Je pense que tu as fait exprès de faire revenir l'histoire sur terre, avec la maladie, etc. Mais je trouve qu'on y perd, parce que l'ambiance du conte est super prenante et on imagine qu'il y a plus sur ce petit bout de bonne femme qu'une rémission et une demi mère thérésa.
Mais bon moi j'aime les contes en pain d'épices :)
C'est joli!
RépondreSupprimerFinalement, c'est un mélange entre réalité et conte. J'aime bien car c'est assez léger malgré le triste début de vie de cette femme. On a envie de la connaître mieux, mais en même temps c'est un conte, donc ça laisse place à notre imagination.
Par contre, c'est moi ou tu n'as pas mis le mot "rouge"?
Tu as absolument raison, j'ai oublié rouge ! C'est le cadre qui devait être rouge en fait ^^ Tant pis, je laisse comme ça !
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