Ca commence avec une paire de petits chaussons. Roses ou bleus, je ne savais pas trop. Alors j’ai pris du gris, comme ça c’est neutre.
Une double barre et puis la vie bascule. Je glisse tout dans la boîte, le test, un livre, et le résultat d’une prise de sang.
J’ai hâte qu’il rentre. Je n’y crois pas vraiment. Je ne pense pas à sa réaction, trop peur d’être déçue. Et s’il était distant ? Et s’il n’en avait rien à faire ?
Plus tard, il ouvrira la boîte, les yeux embués de larmes, anticipant d’ores et déjà ce qu’il allait y découvrir.
Et puis le temps fait son travail. Ca commence avec une paire de petits chaussons. Puis on achète un pyjama, on a presque honte de le faire si vite. Et si tout ne se passait pas comme prévu ? Et s’il y avait quelque chose de grave ? Et si, et si…
Au cinquième mois on commence à y croire. On achète une poussette, on installe le petit lit. On se regarde, les yeux pleins de non-dits, on flippe aussi. Beaucoup !
Un jour on fait des photos, on se rend compte à quel point certaines personnes sont importantes pour nous. On a envie de se rapprocher, de se coller, de se serrer contre -elles. Alors on a de plus en plus tendance à dire je t’aime, à envoyer des cœurs, même si ce n’était pas une habitude.
Je ne fais plus qu’un avec le petit bout que je berce au creux de mon ventre. Il n’est plus un étranger. C’est mon bébé. Mon fils. Le fruit d’un immense amour partagé. Je rêve de le rencontrer, mais j’ai envie de le garder en moi. Des sentiments contradictoires, qui rendent nerveuse, qui fatiguent aussi parfois…
Ca commence avec une paire de petits chaussons. Aujourd’hui, des dizaines de bodies envahissent les placards, les doudous sont au chaud dans la valise, et mon ventre, irrémédiablement s’arrondit, sous le regard admiratif de celui qui partage ma vie...
En attendant... Moi... Je suis prête.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire