Le temps.
Pas celui que l'on regarde avec inquiétude tous les matins dehors. Non. Pas le mauvais, ni le beau. Pas de pluie, ni de soleil, pas celui-ci non, n'en parlons plus.
Le temps. Celui qui passe. Qui s'émiette. Qui s'entête. Celui qui tourne, qui déboule, qui s'écoule. Le temps, qui passe, inexorablement. Le temps et la montre, qui ne s'arrêtent jamais. Ce temps la même qui brise les cœurs et fait couler les yeux.
Mais qui guérit aussi. Le temps, à qui il faut laisser du temps. Ce temps qui panse les blessures, qui force l'oublie, qui efface les chagrins. Le temps qui nous permet de nous relever, ou de nous assoir un peu, pour ne plus y penser. Ce temps là qui nous soigne, et qui nous éloigne de nos plus grands malheurs.
Le temps et ses chiffres encore. Soixante secondes, un an, des siècles ou neuf mois... Le temps et ses symboles, une victoire sur cent mètres, trente-cinq années de mariage, ou quatre-vingt-dix ans de vie... Les anniversaires, la pendule sur le mur du salon, le réveil, tous les matins et le bruit incessant de la trotteuse qui fuit, en marquant les secondes.
Le temps. Qui ne passe pas. Celui qui rend impatient, nerveux. Ce temps si énervant qui s'arrête, lorsqu'on ne le veut pas, et qui se met à courir pour qu'on ne le rattrape pas. Ce temps qui se joue de nous, de nos promesses, ce temps qui nous fait croire, alors qu'il n'en est rien. Ce temps qui s'allonge, irrémédiablement, lorsqu'on attend une fin.
Celui qui nous rend fous. Qui nous rend malades, pressés, stressés. Ce temps qui nous rend dingues, au point de ne plus savoir où on en est. Qui accélère le dimanche soir, et ralentit pendant les trajets des vacances. Ce temps qui régit nos vies, et nos humeurs, ce temps qui fait de nous ce que nous sommes finalement.
Le temps. Celui qu'il faut pour venir à bout d'un projet. Celui qui nous autorise à s'allonger dans une baignoire et ne rien faire, pendant un certain temps. Celui qui nous pousse à pique-niquer dans l'herbe, à regarder un match de tennis, sans se soucier de savoir s'il passe ou non. Celui qui nous invite à l'arrêter, juste à temps... Ce temps-là même qui nous permet d'avoir du temps.
Manquer de temps. Ne pas pouvoir finir à temps. Arrêter le temps. En deux temps trois mouvements... Et surtout, de temps en temps, prendre le temps. Pour soi... Le temps d'un instant.
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