dimanche 30 juin 2013

Noces de coton...

C'était un regard, comme ça, jeté derrière l'épaule. Un regard inquiet, mais aussi rassurant. Un regard pour chercher du soutien, ou un sourire. Un regard presque anodin, mais qui, ce jour-là, avait toute son importance. 

Il faisait chaud. Nous avions attendu longuement. Presque un an en fait. Les préparatifs s'étaient faits dans la joie, mais aussi parfois dans l'inquiétude. Il s'était préparé de son côté. Et moi du mien. J'attendais avec impatience le moment des retrouvailles. 
Lorsque nos deux familles se sont réunies, et que j'ai vu son oeil briller, je me suis sentie belle, comme jamais auparavant. 

Puis il y a eu les photos, et l'attente, sur le parvis de la mairie. De la bonne humeur, un soleil éclatant et une chaleur... écrasante. Tout le monde semblait gai, content d'être là, pour célébrer ce moment si important pour nous. 
Lorsque enfin nous avons franchit la porte de la salle, mon coeur a fait des bonds incroyables dans ma poitrine, sous le bustier. La petite main de Nathan dans la mienne, la musique qui ne démarre pas au bon endroit, l'adjointe au maire qui mourrait littéralement de chaud... 

Il a pris place, à mes côtés. Nous avons écouté d'une oreille le déroulement, nous avons lu nos textes, l'émotion était là. "Lorsque tu seras vieux, et que je serai vieille"... Longtemps ces mots résonneront dans ma tête, comme un refrain, presque un sacerdoce. 

Ensuite, ça m'a pris. J'ai eu envie de savoir. J'ai eu envie de voir. Ou simplement de vous voir. Et je me suis retournée. 
J'ai trouvé mes parents, un clin d'oeil de mon papa, un sourire de ma maman. 
J'y ai vu mes grands-parents, mon papi fier comme un roi, et ma mamie heureuse d'être là. 
J'y ai vu nos six témoins, tellement sincères et heureux pour nous. 
J'y ai vu mes futurs beaux parents, et les larmes dans les yeux de Joëlle. 
J'y ai vu des sourires, du soutien, du bonheur. J'y ai vu le plaisir d'être là, et de l'amour, beaucoup d'amour. 

Alors, j'ai repris le fil du texte de l'adjointe au maire, et, remplie de tout cet amour que vous aviez su me donner, j'ai dit oui, sans hésiter, sans attendre une seconde, sans même sourciller... Car oui, le bonheur reste à venir, et oui, nous avons un million, peut-être plus, de souvenirs devant... 

C'était il y a un an...

dimanche 9 juin 2013

En ce temps-là...

Le temps. 
Pas celui que l'on regarde avec inquiétude tous les matins dehors. Non. Pas le mauvais, ni le beau. Pas de pluie, ni de soleil, pas celui-ci non, n'en parlons plus. 

Le temps. Celui qui passe. Qui s'émiette. Qui s'entête. Celui qui tourne, qui déboule, qui s'écoule. Le temps, qui passe, inexorablement. Le temps et la montre, qui ne s'arrêtent jamais. Ce temps la même qui brise les cœurs et fait couler les yeux.

Mais qui guérit aussi. Le temps, à qui il faut laisser du temps. Ce temps qui panse les blessures, qui force l'oublie, qui efface les chagrins. Le temps qui nous permet de nous relever, ou de nous assoir un peu, pour ne plus y penser. Ce temps là qui nous soigne, et qui nous éloigne de nos plus grands malheurs. 

Le temps et ses chiffres encore. Soixante secondes, un an, des siècles ou neuf mois... Le temps et ses symboles, une victoire sur cent mètres, trente-cinq années de mariage, ou quatre-vingt-dix ans de vie... Les anniversaires, la pendule sur le mur du salon, le réveil, tous les matins et le bruit incessant de la trotteuse qui fuit, en marquant les secondes. 

Le temps. Qui ne passe pas. Celui qui rend impatient, nerveux. Ce temps si énervant qui s'arrête, lorsqu'on ne le veut pas, et qui se met à courir pour qu'on ne le rattrape pas. Ce temps qui se joue de nous, de nos promesses, ce temps qui nous fait croire, alors qu'il n'en est rien. Ce temps qui s'allonge, irrémédiablement, lorsqu'on attend une fin. 

Celui qui nous rend fous. Qui nous rend malades, pressés, stressés. Ce temps qui nous rend dingues, au point de ne plus savoir où on en est. Qui accélère le dimanche soir, et ralentit pendant les trajets des vacances. Ce temps qui régit nos vies, et nos humeurs, ce temps qui fait de nous ce que nous sommes finalement. 

Le temps. Celui qu'il faut pour venir à bout d'un projet. Celui qui nous autorise à s'allonger dans une baignoire et ne rien faire, pendant un certain temps. Celui qui nous pousse à pique-niquer dans l'herbe, à regarder un match de tennis, sans se soucier de savoir s'il passe ou non. Celui qui nous invite à l'arrêter, juste à temps... Ce temps-là même qui nous permet d'avoir du temps. 

Manquer de temps. Ne pas pouvoir finir à temps. Arrêter le temps. En deux temps trois mouvements... Et surtout, de temps en temps,  prendre le temps. Pour soi... Le temps d'un instant.