Parfois, j’imagine tes journées, si éloignées de mon quotidien
routinier. Je m’amuse à penser à toi, à supposer ce que tu es entrain de
faire. Je te rêve, je t’idéalise un peu sans doute, mais comme c’est un
jeu, tout est possible.
Ça commence toujours un
peu de la même façon. Tu te réveilles, aux côtés de l’homme que tu
aimes. Un peu chagrine et grognon, comme tu l’as toujours été le matin.
Tu ouvres la porte, Betty est déjà dans tes pieds, tu manques de
trébucher et puis tu râles, pour le principe. Un café. Une tartine.
Autre chose. Tes premiers mots échangés avec Anthony, et
beaucoup de passion dans votre dialogue.
Et puis
après ? Le regard plongé dans ton agenda, déjà tu files vers ton premier
rendez-vous. Tantôt chorégraphe, tantôt photographe,tantôt danseuse,
tantôt plasticienne… Tu cours à n’en plus finir. A droite, à gauche, à
la Factorine, au théâtre, sur le lieu d’un mariage, derrière ton
ordinateur.
En fait c’est ça. Je te vois courir. Mais
pas comme dans ces images où l’on voit les hommes d’affaire trop
stressés qui galopent après le temps. Non, tu cours pour profiter. Pour
croquer à pleines dents tout ce que tu entreprends. Tu cours pour
trouver des réponses, partout, à toutes tes interrogations, même quand
il n’y en a pas. Tu cours. Pour échapper à quoi ? Pour échapper à toi ?
Vingt-cinq
ans, ma petite sœur, tu ne l’es plus vraiment. Je rêve de pouvoir
encore te protéger, mais je ne fais plus que t’admirer. Devant tes
choix. Tes ambitions. Tes rêves. Tu es devenue une femme belle, forte,
et ambitieuse, une femme qui croit en la vie, et en l’humanité, malgré
toutes ces horreurs que tu ne connais que trop bien. Une femme dont je
suis profondément fière, même si je n’y suis absolument pour rien. Une
femme, la marraine de mon fils.
Parfois j’imagine
tes journées, si éloignées de mon quotidien routinier. Je m’amuse à
penser à toi, à supposer ce que tu es en train de faire. Je te rêve. Je
t’idéalise un peu sans doute. Mais je sais aussi. Je sais que tu es
capable de refouler tes sentiments les plus amers pour ne pas gâcher un
moment, que tu peux facilement te mettre en colère quand on doute de tes
compétences, je sais que ta vie ne ressemblera peut-être jamais à la
mienne, et j’en suis profondément rassurée. Car ta vie va plus loin que
le simple horizon. Tu es née pour faire bouger le monde. A ta façon.
Alors
sœurette, en ce jour un peu particulier, et avec ce que je sais faire
de mieux, je voulais te souhaiter un magnifique anniversaire et te
redire combien je t'aime !